Si un art imposait nécessairement le choc ou la vibration, le monde aurait depuis longtemps changé, et les hommes penseraient depuis longtemps. Gilles Deleuze, Cinéma II
Le mouvement chaotique de la foule est indéterminé, mais la fétichisation de cette indétermination rend la foule abstraite, elle sépare les intensités affectives qui bouleversent une situation donnée du bouleversement lui-même, comme si la foule n’était rien d’autre qu’une confusion sémantique. Jodi Dean, Crowds and Party, p.126 (inédit en français, traduit pour les besoins du présent article).
Une époque qui a perdu ses gestes en est du même coup obsédée ; pour des hommes dépourvus de tout naturel, chaque geste devient un destin. Giorgio Agamben, Moyens sans fins, p.63
Au printemps 2018, l’exposition « Soulèvements », présentée au Jeu de Paume par Georges Didi-Huberman, a voyagé jusqu’au Mexique pour être exposée au MUAC, le Musée universitaire d’art contemporain de Mexico. L’exposition rassemble différents documents, des œuvres d’art, des photographies et des livres qui représentent, incarnent, témoignent ou symbolisent des événements historiques ou des stratégies esthétiques liés à des périodes d’agitation politique, de désordre social, d’insoumission, d’insurrection ou de révolte.